L’annonce du terme « Pluriannuel » sur les contrats de Charles Leclerc par Ferrari et Lando Norris par McLaren, a interrogé sur le manque de transparences de la durée des contrats. Beaucoup d’observateurs ont estimé que cela signifiait une prise de pouvoir des pilotes sur le marché. En réalité pas du tout.

La parenthèse enchantée

La seule fois dans l’histoire ou les pilotes ont pris le pouvoir sur le marché, cela a été entre 1987 et 1993. Alain Prost, Ayrton Senna, Nelson Piquet et Nigel Mansell ont tiré l’intégralité du marché par le haut, permettant à des pilotes comme Patrese, Berger et Boutsen de toucher jusqu’à 7 millions de dollars de salaire à l’époque par saison. Avant que Bernie Ecclestone, sous l’impulsion de Flavio Briatore, a estimé qu’à partir de 5 ou 6 millions de dollars, un pilote était considéré comme TRES bien payé. Nous étions en 1994. Michael Schumacher touchait 5 millions de dollars, Gerhard Berger et Jean Alesi touchaient 7 millions de dollars chacun, même Alain Prost touchait 8 millions de dollars en retraite !  A partir de ce moment, un champion du monde, pouvait estimé son salaire à 7 millions de dollars, peut-être 10. Puis, les constructeurs automobiles ont réactivé l’inflation des salaires, mais pour des raisons de soft power.

Durant la parenthèse enchantée 87/93, les contrats étaient maximum de 2 ans ferme avec une option pour une troisième année. Nigel Mansell avait signé un contrat, année par année entre 1985 et 1988, puis 2 ans chez Ferrari et enfin 2 ans chez Williams. Alain Prost avait signé un contrat de 2 ans avec McLaren en 1987 et 1988 et une prolongation d’une année en 1989. Chez Ferrari il avait signé un contrat de 3 ans, pour 1990 et 1991 et 1992, mais cette dernière saison, il devait aussi être Team Manager de la Scuderia. Puis il a signé un contrat avec Williams de deux saisons pour 1993 et 1994. Idem pour Nelson Piquet, qui avait signé un contrat de deux ans avec Williams pour 1986 et 1987, puis deux saisons avec Team Lotus et enfin deux saisons chez Benetton. Ayrton Senna avait signé un contrat de 2 ans chez Team Lotus en 1985 et 1986, puis une prolongation pour 1987. Chez McLaren il a signé un contrat de trois ans, mais en réalité 1988 et 1989 ferme et une option pour 1990, puis saison après saison entre 1991 et 1993 et enfin un contrat de deux saisons avec Williams pour 1994 et 1995.

Un pilote qui contrôle signe un contrat de 2 ans ferme

Lorsque les pilotes contrôlent leurs mondes ils ne signent pas de contrat 12 mois avant l’expiration du contrat présent. Ils attendent pour négocier et mettre la pression, comme leurs glorieux ainés. Voyons comment Carlos Sainz qui tente de prendre le contrôle est actuellement traité pour se rendre compte que les temps ont changé. Il n’y a que Lewis Hamilton et Fernando Alonso qui se permettent ce genre de contrôle. Désormais, Charles Leclerc dispose d’un nouveau contrat de 4 ans avec la Scuderia, mais s’il est de deux ans (2025/2027 plus deux ans (2027/2028), la 3ème année reste une option en faveur de l’équipe italienne. Idem pour son contrat actuel, qui est articulé par et pour la Scuderia Ferrari. Le cas de Lando Norris est aussi intéressant, car disposant d’une option pour 2025 et il a prolongé jusqu’en 2027. En faveur de McLaren qui se protège des prédateurs en augmentant la rémunération de son pilote, comme un champion du monde.

Le contrat pilote est un axe marketing pour les équipes

Ces prolongations, comme celle de Max Verstappen avec un salaire record de plus de 500 millions d’euros jusqu’en 2028, favorisent la stabilité économique des écuries. Elles se protègent des prédateurs du paddock et peuvent développer leur plan marketing plus sereinement. C’est une intégration au business plan ou le pilote progresse avec l’équipe, sans plus passé par les étapes du passée de la construction d’une carrière (début dans une petite équipe, évolution vers une équipe à potentiel victoire et enfin un top team). Construisant, désormais, des prisons dorées pour leur pilote. Finalement bien dépendant de la situation.

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